On apprenait aujourd’hui dans le Journal de Montréal, que les restaurateurs de rue ne comptent pas baisser leurs prix. Ceci semble indigner certaines personnes, dont le maire Denis Coderre. Il s’agit là d’une drôle d’indignation. Oui, drôle … voir burlesque.
Burlesque parce que la ville de Montréal est responsable des prix élevés en limitant l’offre par sa réglementation. La ville fixe l’attribution des permis à un maximum de 30 permis qui coûtent 1500$. Ces permis sont attribués selon le choix des administrateurs de la ville.
L’offre étant limitée à 30 permis et la sélection de l’offre dépendant de la volonté des fonctionnaires, il est déjà normal que la demande soit très importante relativement à l’offre et donc que les prix soient élevés. De plus, la ville limite massivement les points de vente (ils sont peu nombreux et répartis sur de grandes distances). Ceci empêche aussi aux consommateurs de mieux comparer les prix et d’exercer une pression sur les commerçants. Finalement, le mécanisme d’attribution est conçu pour conserver le peu de concurrence introduite dans un segment très mince du marché – celui des produits de niche qui coûtent plus chers. Par conséquent, les consommateurs ne peuvent pas faire des jeux sur le rapport qualité/prix (choisir entre un crab-cake super fancy et un hot-dog cheap enrobé de bacon avec de la moutarde et de la relish). Ainsi, aucune concurrence ne peut s’exercer sur le rapport qualité/prix.
Au final, le mécanisme mis en place par la ville est conçu pour éviter l’exercice de forces qui pourraient réduire les prix. Et ensuite le gouvernement municipal se plaint que les prix augmentent …
intéressant