Écosse et Québec: deux approches diamétralement opposées

Récemment, on apprenait que Michael Ignatieff – l’ancien chef du Parti Libéral – s’était prononcé sur la question de l’indépendence du Québec en lien avec le débat en Écosse. Ce dernier a affirmé sur les ondes de la BBC en Écosse que l’indépendence du Québec était inévitable. Rapidement, le Parti Québécois a affirmé que “Michael Ignatieff était un allié du Québec“.

Une drôle d’affirmation de la part de ce parti. Encore plus étrange, c’est que les souverainistes s’excitent à l’égard de la possibilité de l’indépendence de l’Écosse. Après tout, le discours du Scottish National Party (SNP) est diamétralement opposé à celui du Parti Québécois. En visite à la London School of Economics récemment le chef du SNP, Alex Salmond, a parlé de ces mesures pour stimuler la croissance économique de l’Écosse. Parmi celles-ci, on retrouve une réduction dramatique du taux d’imposition des entreprises ainsi qu’une diminution marquée des dépenses publiques.

Considérant que l’Écosse est diamétralement opposée au reste de l’Angleterre en termes de politique économique (il y a seulement deux députés de la Chambre des Communes qui sont conservateurs, ce qui n’a pas beaucoup changé depuis les années Thatcher), il s’agit là d’un discours étonnant à entendre. Toutefois, le discours de Salmond maîtrise ce que le discours des souverainistes du Québec ne maîtrise pas: le puissant lien entre identité nationale et croissance économique.

L’identité est avant tout une construction résultant de choix personnels mais dans lesquels on retrouve une influence de la communauté dans laquelle on a choisi de s’intégrer. Personellement, je suis un anglophone de la rive sud de Montréal et je me définis fièrement Québécois. Cette définition personelle est un choix fondé non pas sur la culture québécoise ou sur la langue de Molière. Ce choix se fonde dans le fait que c’est au Québec que ma famille a pu prospérer et s’accomplir individuellement. Imaginons maintenant que mon père, lorsqu’il était arrivé au Québec en 1957, se serait vu refusé le droit de démarrer une entreprise ou qu’il aurait été étouffé par une taxation et des réglementations trop lourdes. Est-ce-que les choses auraient été différentes? Très probablement! En fait, ma famille aurait probablement quitté la province pour aller ailleurs.

Lier la réalisation personelle, l’initiative et l’entreprenariat à l’identité québécoise est une des manières les plus fortes de pousser les individus à se définir davantage comme des patriotes que des nationalistes – une des meilleures manières de se déplacer vers la souveraineté. La meilleure manière de favoriser tout cela, ce n’est pas un État qui intervientdavantagemais plutôt un État qui intervientmoins.La littérature économique documente fortement les bienfaits d’un État qui intervient légèrement, qui protége la propriété privée et évite de taxer trop lourdement. Alex Salmond en Écosse semble comprendre cela, pourquoi les souverainistes du Québec n’en sont-ils pas capables eux aussi?

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