Les années 1950 au Québec sont perçues comme étant celles de la Grande Noirceur – c’est-à-dire une période de retardation du Québec relativement aux autres sociétés industrialisés. Depuis plusieurs années, je collecte des données sur le sujet et je termine la rédaction d’un manuscrit académique (mais accessible au grand public) qui vise à étudier la question de l’histoire économique du Québec entre 1900 et 2010.
Une des observations qui m’a le plus marqué, c’est le boom entrepreneurial du Québec au cours des années 1950. On dirait qu’au cours des années 1950, la mentalité des Québécois a changé et ces derniers ont changé leurs attentes à l’égard de la vie économique. Ils se sont mis à se lancer en affaires en quantité phénoménales avec des incorporations de plus en plus fréquentes sur les marchés boursiers (qui elles sont aussi de plus en plus monumentales).
S’agit t’il d’une instance d’un changement culturel qui influence les attentes rationelles des acteurs économiques à l’égard des choix qu’ils désirent effectuer pour atteindre leurs objectifs individuels? Je le pense bien, on voit à plusieurs égards des changements considérables d’attitude (on le note tant les livres, les journaux et la littérature générale, mais on ne l’a jamais mesuré comme je le fais). En fait, on note que les Québécois deviennent non seulement plus enclins à prendre des risques, mais lorsqu’ils le font, ils sont de plus en plus susceptibles de ne pas échouer.