Habitation et prospérité au Québec, 1945 à 1960

Depuis plusieurs semaines, je poste des données sur la qualité de vie des Québécois entre 1900 et 1960 pour affirmer que la Grande Noirceur n’était pas si obscur qu’on l’affirme. J’en suis venu à me demander s’il existait d’autres mesures de la prospérité des Québécois qui pourrait servir à étudier le développement économique de la province.

Comme de fait, j’ai trouvé une série statistique dans les bases de Statistiques Canada (celle-ci n’ayant nécessité aucune visite de ma part dans les archives) sur le nombre total d’habitation (total net housing stock) par province entre 1945 et 1960. En divisant par la population, on obtient le nombre de personne par unité d’habitation.

Si une société s’enrichit rapidement, deux choses peuvent se produire à l’égard d’une telle statistique.

a)      Augmenter la taille d’un ménage est une manière de bénéficier d’économies d’échelles dans l’achat des biens nécessaires.  Les enfants restent plus longtemps au ménage et les aînés se joignent aux enfants et grands-enfants. Toutefois, l’augmentation des revenus et l’arrivée de nouveaux biens ménagers réduisent la valeur relative d’un large ménage ainsi que l’ampleur des économies d’échelle. Ainsi, une hausse de revenu se traduirait par une diminution du nombre de personnes par unité d’habitation

b)      Une augmentation du revenu peut inciter des individus à se doter d’une seconde demeure ou d’un pied-à-terre. À cet égard, l’histoire du Québec est rempli d’anecdotes relatant les vacances des Québécois moyens à leurs chalets récemment acheté ou construit dans les Laurentides, Gaspésie etc.

Entre 1945 et 1960, le nombre de personnes par unité d’habitation chute de 4.87 à 4.17. Cette proportion demeure nettement au-dessus de celle de l’Ontario à 3.63 en 1960. Toutefois, l’écart en 1945 était de 25% alors qu’il est de 14% en 1960.

Les Québécois construisaient et achetaient des nouvelles demeures à un rythme plus rapide que leurs collègues Ontariens. Il ne s’agit pas là d’une mesure du revenu, mais plutôt d’une de ses corollaires qui démontre encore une fois que le Québec progressait plus rapidement dans les années 1945-1960.

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